Fréquemment désignée sous le nom de « prescription verte », cette démarche repose sur une simple recommandation médicale. Elle permet à des femmes enceintes de bénéficier, sans frais, de paniers hebdomadaires contenant trois kilos de fruits et légumes de saison et issus de l’agriculture biologique. Lancée en novembre 2022 à Strasbourg, cette initiative doit s’étendre en 2024 et suscite l’intérêt de plusieurs collectivités locales orientées à gauche.
Réduire l’exposition aux substances chimiques
L’initiation de nouvelles habitudes alimentaires figure parmi les objectifs principaux. Consommer des produits frais lors de la grossesse augmenterait la probabilité d’un bon état de santé pour le futur enfant. Parallèlement, cette distribution crée des emplois locaux et soutient les agriculteurs biologiques de la région. La priorité reste néanmoins de diminuer l’exposition aux substances chimiques perturbant le système endocrinien.
Les cibles principales sont les femmes enceintes et leurs futurs enfants, considérés comme particulièrement vulnérables à ces substances. Ces derniers, connus pour affecter les fonctions hormonales et associés à divers problèmes de santé tels que des cancers ou des troubles de croissance, sont présents dans de nombreux éléments de la vie quotidienne. Pour contrer cela, les bénéficiaires des paniers peuvent suivre des formations sur l’utilisation de produits alternatifs, par exemple, l’utilisation de vinaigre ou de savon de Marseille en substitution aux produits chimiques agressifs.
Un engagement politique affirmé
L’extension du programme à 1500 femmes rien qu’à Strasbourg représente un investissement de 640 000 euros par an. Bien que cette somme puisse sembler conséquente, les partisans de l’initiative arguent des économies potentielles sur les dépenses de santé. Début octobre, la députée écologiste Sandra Regol a ainsi déposé une proposition à l’Assemblée nationale visant à généraliser le dispositif à l’échelle nationale, accompagnée d’un amendement budgétaire.
Le contexte économique actuel, marqué par une dette croissante et la nécessité de réaliser des économies, rend cependant l’adoption de cette mesure au niveau gouvernemental peu probable. Au niveau local, néanmoins, une vingtaine de villes, essentiellement dirigées par des élus de gauche ou écologistes, s’intéressent de près à ce projet. Cela traduit la nature éminemment politique de ce type d’initiative.