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Les discussions entre le gouvernement et les différentes parties prenantes à la Martinique n’ont pas permis de résoudre la crise actuelle. Mercredi 16 octobre, l’État a annoncé un accord, conclu avec certains distributeurs, visant à réduire de « 20% en moyenne » les prix des produits alimentaires sur l’île. Néanmoins, cet arrangement, conclu après sept séries de négociations, a été rejeté par le collectif à l’origine des manifestations contre la cherté de la vie, le RPPRAC, qui a quitté les discussions en réaffirmant sa volonté de « poursuivre le mouvement ».
Le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a affirmé dans un communiqué que « les efforts conjoints prévus dans les termes de cet accord permettront aux grandes surfaces de diminuer de 20% en moyenne les prix de 54 catégories de produits alimentaires, qui comptent parmi les plus consommés sur l’île ». Ce « protocole d’objectifs et de moyens » élaboré dans un contexte où les prix alimentaires sont environ 40% plus élevés qu’en métropole, inclut plusieurs parties : la préfecture, la Collectivité territoriale de Martinique, ainsi que des entités locales telles que des distributeurs, le Grand Port maritime, et le transporteur CMA-CGM.
Une vision divergente du collectif
L’une des pierres d’achoppement de cet accord réside dans l’application de cinq grandes mesures destinées à réduire les coûts d’achat et de distribution de 6.000 produits alimentaires importés, en plus d’une réduction des marges des grands distributeurs. Le préfet a également plaidé pour une « diminution des tensions », en référence à la prolongation du couvre-feu nocturne sur l’île jusqu’au 21 octobre.
Face à ces annonces, le RPPRAC a rapidement exprimé son désaccord : « La population, en désaccord complet avec l’accord, a choisi de maintenir le mouvement. » Le leader du collectif, Rodrigue Petitot, a exigé la venue du ministre des Outre-mer en Martinique, stipulant que le mouvement ne cessera que sous cette condition. Les blocages filtrants continuent de se multiplier sur l’île depuis un mois.
Le refus du RPPRAC de signer l’accord découle de leur exigence que la réduction des prix englobe « tous les produits alimentaires », et non une sélection de 54 catégories. « Nous parlons de 6 000 produits sur 40 000 », a critiqué Petitot. « Nous restons fermes et maintenons les blocages jusqu’à obtenir satisfaction », a-t-il ajouté. Cette posture inflexible inquiète des personnalités politiques locales, tel le député Marcellin Nadeau, qui estime qu’une résolution de la crise ne peut être envisagée tant que le collectif refuse de donner son accord.