À Crécy-la-Chapelle, localisée en Seine-et-Marne, les résidents entament une évaluation des dommages subis et débutent les travaux de nettoyage après des inondations significatives, marquant ainsi le début de la décrue. Environ 200 résidents du cœur de la ville ont été contraints d’évacuer leurs domiciles, l’eau ayant atteint plus de 1,3 mètre par endroits. Ces crues, résultant d’une montée rapide de la rivière du Grand Morin, ne cessent d’alimenter les peurs d’un phénomène cyclique au moment où s’annonce la saison des pluies. L’urgence est désormais à la planification des mesures à venir.
Equipée de bottes, Prescillia récupère son chien coincé au premier étage de sa maison, une scène révélatrice de ce qu’elle qualifie d’une série d’inondations inédites. « Même en 2016, ce n’était pas à ce point. C’est exceptionnel. Quatre fois dans l’année. Les assurances finiront par ne plus suivre… »
De son côté, Sarah a été marquée par la montée soudaine des eaux, cette expérience l’ayant amenée à réaliser la nécessité d’une meilleure préparation. « Il est crucial de se préparer, on se rend compte qu’on était complètement pris au dépourvu. On a par chance eu des bougies, mais aucun réchaud ni bottes adaptées. »
« Nos voisins nous parlent de sacs de sable, c’était incompréhensible. Aucune expérience de ce genre, on se demandait comment se préparer. »
Sarah, une des sinistréesà Vistazoalaprensa
Sarah conclut en soulignant l’apprentissage sur le tas des mesures de survie, tout en formulant l’hypothèse d’un départ si ces catastrophes venaient à se multiplier. »
La menace d’un hiver complexe
L’inquiétude persiste parmi les résidents face à l’éventualité de nouvelles inondations, alors que la saison pluvieuse commence. Jean-Yves exprime sa crainte de voir les habitants et les commerçants quitter la ville. « Avec une ville dépeuplée, l’absence d’activité se traduit par une dépréciation de l’immobilier. Il est urgent de penser à l’avenir, peut-être envisager une retenue d’eau. Cela pourrait être une solution, bien que non exhaustive. »
En présence de la présidente de la région, Valérie Pécresse, accueillie par la maire, Christine Autenzio adresse un message d’alarme. « Ces inondations, bien que précoces dans la saison, présagent un hiver ardu, une réalité dont nous devons prendre conscience », souligne-t-elle, émue.
« J’ai le sentiment d’un éternel recommencement. Je partage l’épuisement des habitants et des commerçants. »
Christine Autenzio, maire de Crécy-la-Chapelleà Valérie Pécresse
Valérie Pécresse annonce que la région Ile-de-France fournira un soutien aux communes sinistrées via le fonds inondation, qui finance l’acquisition de matériel de pompage et le début de la rénovation des infrastructures publiques, en attendant les indemnisations. Elle prône également une révision législative concernant la gestion de l’eau, suggérant que ces compétences soient attribuées à une échelle régionale plus adaptée. « Les entités intercommunales rurales, parfois de 15 000 à 20 000 habitants, manquent des moyens nécessaires à la gestion hydraulique et à l’aménagement des eaux. Il est temps pour une réforme. »
En parallèle, les autorités locales estiment que la décrue pourrait s’étendre sur plusieurs jours. Les équipes de secours espèrent entamer rapidement le pompage. L’école élémentaire, fermée en fin de semaine, pourrait accueillir de nouveau ses élèves dès mardi, assure la maire.