Saumons : Leur incroyable retour au Mont-Saint-Michel après une décision radicale !

Jan 13, 2025 | Actualités | 0 commentaires

La réhabilitation de la rivière Sélune, entreprise par la démolition de deux vieux barrages, pose un dilemme entre la revitalisation écologique et l’impact socio-économique sur la communauté locale.

La baie du Mont-Saint-Michel, située dans le département de la Manche, est un site naturel où convergent trois rivières influencées par les flux et reflux de l’océan. Parmi elles, la Sélune, dont le cours a longtemps été un chemin de retour pour le saumon jusque dans la région normande. Cependant, cette migration fut entravée par l’édification de deux barrages destinés à la production d’énergie hydroélectrique. Aujourd’hui, leur démantèlement marque un tournant, avec le retour remarqué des espèces piscicoles migratoires.

Depuis une douzaine d’années, des spécialistes en environnement étudient et observent les changements au sein de cet habitat fluvial. Équipés pour le terrain, ces scientifiques ont entrepris des comptages méthodiques des populations aquatiques. En quelques heures, la capture et la remise à l’eau de plusieurs jeunes saumons suggèrent un début de restauration de l’écosystème.

« L’absence des infrastructures a permis aux espèces de regagner leurs espaces de reproduction« , remarque Laurent Beaulaton, responsable de la mission sur les poissons migrateurs au sein de l’Office français de la biodiversité. Sur un parcours de 19 km, l’ancien lac artificiel a cédé la place à un paysage de rivière sinueuse. Jean-Marc Roussel, coordonnateur du projet de renaturalisation de la Sélune, se félicite des améliorations notées dans la qualité de l’eau et de la vie sauvage qui reprend possession des lieux. Les siècles passés avaient vu la région proliférer en saumons, attirant de nombreuses activités de pêche.

Cette transition écologique implicite un coût, particulièrement ressenti par les acteurs économiques locaux. L’élimination d’un des barrages a fait disparaître un lac artificiel, autrefois un attrait majeur pour le tourisme. À la base de loisirs de la Mazure, la fréquentation a chuté drastiquement ces cinq dernières années. Quentin Mullois, directeur de l’association gérant ce site, évoque une perte financière substantielle, estimée à environ 25 000 euros annuels. L’espoir renaît toutefois avec le projet de construction d’un accès routier vers les nouveaux rivages naturels, visant à stimuler un regain de visiteur pour compenser ce manque à gagner.

Regardez l’intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.