Bruno Bartocetti, responsable syndical au sein d’Unité, anciennement SGP Police-FO, fait état d’un déficit croissant de policiers dans la région marseillaise. Le rapport précise une diminution notable des effectifs de police, mettant en lumière une perte de 185 officiers depuis 2017, laissant la ville avec 4 064 agents en 2023. Bartocetti argue que pour assurer la sécurité adéquate, un renfort de 400 agents supplémentaires serait nécessaire.
Cette réduction des effectifs pendant les mandats d’Emmanuel Macron est attribuée à une perte d’attractivité de la profession policière, selon Bartocetti. Il souligne les risques accrus auxquels les policiers sont confrontés quotidiennement, notamment les agressions, ajoutant que cette atmosphère est exacerbée par une précarité juridique. Ce contexte, selon lui, fragilise la perception du professionnalisme des agents lorsqu’ils sont amenés à recourir à la force légale. En outre, il pointe du doigt une rémunération qui laisse à désirer.
Bien avant l’administration actuelle, un déclin avait déjà été amorcé sous Nicolas Sarkozy, avec la suppression de 13 700 postes de policiers et gendarmes à travers la France. Bartocetti note qu’un effectif accru de 300 agents à Marseille ces deux dernières années n’a pas comblé cette lacune historique.
Des conditions de travail insatisfaisantes
Selon Bartocetti, les conditions de travail précaires nuisent à la capacité des policiers à remplir leurs missions efficacement face à une criminalité en hausse constante. Il appelle à une réorientation des priorités, notamment dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, qu’il identifie comme un enjeu de sécurité national. Il critique également le manque de continuité dans les opérations de maintien de l’ordre, arguant que leur mise en œuvre sporadique nuit à leur efficacité. Une mobilisation fréquente et suffisante des forces est, à son avis, cruciale pour obtenir des résultats durables, sans compromettre le fonctionnement d’autres services policiers.